Journalisme lushois

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Le coupage érigé en mode de vie

                                                    Lubumbashi, ville économique de  la province du haut Katanga compte plus de 150 titres de presse écrite et environ une trentaine  des radios et télévisions dont certains fonctionnent difficilement. Ces maisons de presse  tant écrites qu’audiovisuelles comptent en effet plusieurs journalistes dont certains sont employés alors que d’autres sont pris à titre de bénévoles. L’union nationale de la presse du Congo section du Katanga n’a aucun effectif Tous, engagés comme non engagés dans une maison de presse, ces journalistes se baignent dans ce grand océan appelé «Kawama», jargon du métier pour dire coupage. Une pratique décriée et découragée dans le journalisme.

                                                       Nicole Kabale, présidente honoraire  de l’Union nationale de la presse  du Congo section du Katanga pense  que le coupage est une forme de monnayage d’information prohibé. Cependant  constate-elle que  certains professionnels des medias en font leur gagne-pain. Elle soutient que le code de déontologie et d’éthique du journaliste congolais en son article 7 stipule : Ne pas accepter un quelconque  présent de la part des sources d’informations, aucun avantage ou cadeau pour diffuser  ou étouffer des informations, ni aucune gratification en raison de la publication, de la distorsion  ou de la suppression d’une information.

                                                       A Lubumbashi comme ailleurs  au Congo démocratique, le coupage est érigé en système. Certains bourreaux auteurs des donations ignorent qu’ils commettent une corruption alors que d’autres étant informé de cette pratiques y recourent sans obstacles.

« Je me plains chaque jour pour que notre union nationale de presse du Congo en abrégé UNPC soit un ordre professionnel à l’instar de l’ordre des avocats, car étant dispersés, nous ne sommes pas à même de nous mettre ensembles pour revendiquer à haute voix nos droits devant nos employeurs » indique un journaliste d’une télévision de la place  qui a requis l’anonymat.

Pour maitre Dieudonné Kabongo, avocat au barreau de Lubumbashi :’’il y a des aspects positifs à noter lorsqu’une profession est érigée en un Ordre. Parmi ceux-ci l’on trouve l’autorégulation, le respect du code et déontologie et cas de délit de presse il y a la suspension suivi de  retrait de carte de profession, la radiation et ou révocation, la fermeture d’une maison de presse. L’ordre a l’avantage de protégés ses membres sur beaucoup des plans.

LES CAUSES FAVORISSANT LES COUPAGES A LUBUMBASHI

                                                     Pour monsieur Maloba Lumpungu éditeur du journal Eveil du Matin, un hebdomadaire paraissant à Lubumbashi, le plus grand problème demeure le non prise en charge des medias par le gouvernement congolais, pas de subventions de l’Etat ; les entreprises publiques comme privé ont emboité le pas pour ne pas octroyer des publicités à la presse. Ce qui fait que nous avons des maisons de presse qui n’existent que nom ; pas de salaire ni même de contrat de journalistes, comment ces derniers vont vivre d’où le recours au coupage, comme feu Senga Lukavu, ancien directeur provincial de la Radiotélévision nationale  aimait le dire. Maloba Lumpungu estime que le coupage est une pratique à découragé mais comment un journaliste sans contrat de travail  doit-il  se comporter.

« C’est depuis huit ans que j’ai travaillé comme reporter à la rédaction de la radio Mwaiseni comme journalier étant donné que je n’ai jamais signé de contrat. J’en ai marre.» s’indigne luck bangwa.

L’Etat congolais doit subventionner les medias

’Le phénomène Kawama «coupage», ailleurs, c’est une honte pour notre métier. Ce phénomène s’est de plus en plus accentué depuis l’avènement  des réseaux sociaux ou tout le monde se fait journaliste ‘’ déplore Marianne Yav Mujing Muland et par la même occasion invite l’Etat Congolais  à prendre en charges les subventions des medias publics et privés pour ainsi permettre aux medias de bien jouer leur rôle.

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